Les pays d’Afrique centrale font face à plusieurs défis posés par l’augmentation des pressions d’exploitation de leurs ressources naturelles. Ces défis sont exacerbés par les impacts des changements climatiques et les crises et catastrophes environnementales. Bien que ces pays aient mis en place quelques institutions et des politiques de développement durable, de conservation de la biodiversité et de gestion durable des forêts, les efforts consentis demeurent encore insuffisants pour faire face à l’ampleur des défis à relever. La déforestation et la dégradation des terres réduisent de manière significative le couvert forestier et les ressources naturelles.
L’Afrique Centrale est confrontée à plusieurs défis qui affectent les performances environnementales, économiques et sociales de nos différents pays. Selon la FAO (2020), l’Afrique a le taux de perte de forêts le plus important dans le monde estimé à 3,94 millions d’hectares par an. Face à la fréquence et l’accroissement
des impacts des changements climatiques ainsi que des crises et catastrophes environnementales observées dans les pays d’Afrique centrale ces dernières années, il est important d’accompagner et d’outiller ces pays à mieux se préparer pour faire face et gérer efficacement ces fléaux. C’est dans cette veine que l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) a organisé à Douala du 18 au 22 décembre 2023, un atelier sous régional sur le renforcement des capacités en changement climatique et en gestion des
crises et catastrophes environnementales.
Les forêts du Bassin de Congo renferment une biodiversité exceptionnelle et constituent un grand réservoir de carbone forestier qui représente un levier important dans la lutte contre les impacts des changements climatiques. Ces forêts fournissent plusieurs services aux populations d’Afrique centrale qui en dépendent, notamment à travers le prélèvement des ressources ligneuses, des produits forestiers non ligneux utilisés à la fois dans l’alimentation, la génération de revenus alternatifs et dans la pharmacopée. Ces forêts jouent aussi un rôle social et culturel essentiel pour les communautés locales et autochtones FAO, 2020). De même, elles représentent une source de revenu pour les économies des pays du bassin du Congo.
C’est pourquoi, garantir la préservation des forêts du bassin de Congo est crucial pour assurer durablement les différents biens et services écosystémiques que ces forêts fournissent et, particulièrement leur rôle dans la régulation du climat et l’atténuation des impacts de changement climatique. Les pays du Bassin de Congo ont pris des engagements internationaux pour contribuer aux efforts globaux d’atténuation des impacts de changement climatique à travers la conservation et la gestion durable de leurs forêts et la production des stratégies, plans d’action et rapports nationaux exigés par les conventions internationales pour témoigner de leurs progrès en la matière. Malgré le travail accompli par ces pays pour tenir leurs engagements internationaux dans le domaine de l’environnement et des changements climatiques, ils sont encore moins outillés pour relever efficacement les impacts de changements climatiques et gérer les crises et catastrophes environnementales.
Composés principalement des Directeurs et cadres supérieurs des ministères en charge de l’environnement et des changements climatiques, des Directeurs et responsables techniques des divisions environnement et changement climatique des mairies des capitales des pays d’Afrique centrale, des cadres des organisations sous régionales et des organisations non gouvernementales impliquées dans les domaines de gestion ou de sensibilisation environnementale, de gestion des crises et catastrophes environnementales ou de changement climatique en Afrique centrale, les participants sont appelés à se focaliser sur:
– les principes, concepts de base, outils et approches de changement climatique ;
– l’amélioration de la compréhension des participants sur les changements climatiques et leurs impacts sur les systèmes alimentaires, la résilience des populations et la sécurité alimentaire en Afrique centrale ;
– le diagnostic climatique, le suivi évaluation des changements climatiques ainsi que les outils de rapportage et de préparation de rapportage pour informer la prise de décision en matière de changement climatique ;
– les concepts de base dans le domaine des risques et catastrophes environnementales et les dispositifs pour gérer ces risques et catastrophes ;
– l’évaluation, l’analyse et la modélisation des risques et catastrophes naturelles ;
– l’amélioration de la capacité des participants en matière de développement de stratégie de réduction des risques et d’amélioration de la résilience.
Pour le Pr Bring, directeur de la Conservation et de la Gestion des Ressources Naturelles, représentant du Ministre de l’Environnement de la Protection de la Nature et du Développement Durable, « Les ressources naturelles subissent des pressions de plus en plus fortes, malgré les riches potentialités de notre sous-région. En effet, la perte de la biodiversité, la désertification et le changement climatique sont des phénomènes issus des facteurs combinés qui agissent pour fragiliser le milieu et affecter les activités humaines. Cette vulnérabilité est plus visible dans les zones les plus affectées par les effets néfastes du Changement Climatique et de la sécheresse. Les conséquences de ces phénomènes entrainent des baisses de rendements agricoles et affectent le niveau de vie des populations et leurs revenus. »
Dr Athman Mravili représentant FAO Cameroun, bien qu’étant absent, a précisé dans son mot : « Les difficultés économiques, les perturbations des chaînes d’approvisionnement et les conflits nuisent à la disponibilité et à l’accessibilité, y compris économique, des aliments….Les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les fortes pluies, les tempêtes, les cyclones, les inondations et les sécheresses, figurent également parmi les causes importantes de l’insécurité alimentaire dans toutes les régions.La hausse des prix des denrées alimentaires, des carburants et des engrais, ainsi que l’érosion du pouvoir d’achat, ne font qu’ajouter aux difficultés…..Si l’on veut transformer nos systèmes agroalimentaires pour les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables, nous devons accélérer et intensifier notre action et stimuler les investissements ainsi que les avancées scientifiques et technologiques dans le domaine de l’agriculture…..Dans le même temps, nous devons lutter contre le changement climatique en application de l’Accord de Paris. »
Afin d’observer les effets du changement climatique sur les cultures, les participants ont pu effectuer une décente sur le terrain dans la localité de Manoka, dans l’ arrondissement de Douala 6 ème
Pélagie Mabamb