Le chef de village et le promoteur de Sci Kingdom sont selon les habitants de Ngoma, les principaux prédateurs fonciers qui ont surgi le 18 janvier 2025, dans leurs quartiers avec des bulldozers sur forte escorte des policiers, gendarmes et gros bras, pour procéder à leur l’expropriation.
Expropriées de leurs terres, les victimes sans voix de Ngoma qui ont vu leurs maisons détruites, crient justice et sollicitent l’arbitrage du président de la République, Son Excellence Paul Biya. Plus de 500 familles sont désormais sans abris, elles ont été expropriées de leurs terres sur le fallacieux prétexte qu’elles ne seraient pas des véritables ayants droit. Leurs maisons ont été pillées et détruites par les bulldozers sécurisés par les policiers, gendarmes armés et les gros bras recrutés pour la circonstance. Le ciel leur est tombé dessus le samedi 18 janvier 2025, contre toute attente alors qu’elles vivaient paisiblement dans ce quartier de l’arrondissement de Douala 5ème où chacun a bâti sur sa parcelle acquise légalement par devant notaire, auprès de la famille Log Diheng, représentée par Ndame Eyoum Ferdinand, propriétaire depuis 2005 du titre foncier n°34430 de 99 hectares.
Au coeur de cette affaire qui dure depuis quelques années déjà, un titre foncier n°34430 de 99 hectares attribué en 2004 à la famille Log Diheng. Ledit titre foncier a fait l’objet de plusieurs morcellements au bénéfice de ces familles qui y résident depuis plus de 20 ans, apprend-on.
Curieusement en 2022, la famille Enangue représentée par dame Enangue Félicité, propriétaire du titre foncier n°16653/W de 61ha localisé à Lendi et la famille Ngando représentée par Mvondo Mvondo, propriétaire du titre foncier n°43111/W de 3 ha localisé également à Lendi et la famille Logdikemb représentée par sa Majesté Bakala Christian, propriétaire du titre foncier n°25464/W de 61ha 82a 92, ont surgi à Ngoma avec leurs titres fonciers réclamant la propriété de ces terres. Bizarrement, le titre foncier du nouveau chef de Ngoma, Sa Majesté Bakala Christian établi le 19 novembre 2024, a la même superficie que celui de la famille Enangue.
Alors qu’on croyait le litige bouclé, non seulement avec l’annulation des titres fonciers de ces personnes par les tribunaux, mais aussi avec la décision du ministère des domaines, du cadastre et des affaires foncières, signé le 3 juillet 2024, portant annulation de plusieurs titres fonciers frauduleusement attribués aux prédateurs fonciers parmi lesquels ceux des familles Enangue et Ngando, grande a été la surprise des riverains de voir ces derniers, le chef et son mandataire Sci Kingdom faire irruption à Ngoma avec des bulldozers sur forte escorte des policiers, gendarmes et gros bras, le samedi 18 janvier 2025 pour détruire leurs maisons. Sa Majesté Bakala Christian est accusé par les populations de Ngoma de spoliation de leur terre avec la complicité de l’administration.
Unis pour le mal
«Ces partenaires maléfiques ont décidé de superposer leur titre foncier à Ngoma sur le titre initial qui est déjà occupé par 500 titres fonciers de morcellement aux populations », révèle Daniel Heubou. Ce riverain indique qu’en conséquence, des maisons et des bornes ont été détruites à cet effet. « Ils ont détruit ma clôture et tout ce qui s’y trouvait. Bien que je sois propriétaire du titre foncier n° 22864 Wouri/B », se plaint-il.
Les victimes pointent un doigt accusateur sur Sa majesté Christian Bakala, chef de Ngoma et son ami promoteur de sci kingdom. «Ils sont de mèche avec certaines autorités et les fonctionnaires véreux du ministère des domaines, du cadastre et des affaires foncières.» Affirment-ils. Ces derniers seraient à l’origine du cauchemar des habitants abusés de Ngoma qui réclament aujourd’hui justice, a-t-on appris. Sinon comment comprendre la présence massive des gendarmes lors de ces expropriations forcées et entachées de fraudes ? Selon Julienne Kegne, manifestante propriétaire, «ces autorités facilitent les expulsions laissant des familles entières à la belle étoile. C’est exactement de la même manière que les populations de Dikolo ont été expulsées. Le même scénario est entrain de se reproduire ici à Ngoma avec en tête de fil le promoteur de Sci Kingdom et les mêmes fonctionnaires du mindcaf. Leur objectif est soit de s’installer ici, soit de revendre les parcelles aux plus offrants.»
Les victimes dénoncent l’injustice et interpellent le chef de l’État.
Après l’affaire Dikolo à Douala 1er qui a fait couler beaucoup de larmes aux populations du canton Bell, il y a juste quelques années, celle de Ngoma dans le canton Bassa’a, arrondissement de Douala 5ème nous interpelle également. Depuis le 18 janvier 2025, les familles sont dans la rue et sollicitent l’arbitrage du Chef de l’État, Son Excellence Paul Biya, qui s’apprête à briguer un énième mandat présidentiel. Alors que l’élection présidentielle est prévue au mois d’octobre 2025, certains hauts fonctionnaires et leurs complices multiplient des stratagèmes pour plonger le pays dans le chaos. Le scandale de Ngoma vient une fois de plus confirmer non seulement leur boulimie financière, mais surtout leur volonté à créer l’insurrection au Cameroun. Sinon pourquoi déposséder ces populations de leur terre alors qu’ils s’y sont établis depuis une vingtaine d’années en toute légalité ? Qui a mobilisé les gendarmes et gros bras pour cette opération de démolition à Ngoma si ce n’est l’autorité administrative ?
Ce qui se passe à Douala est un sacrilège, les victimes de Ngoma sans voix crient justice et sollicitent l’arbitrage. Les prédateurs fonciers auraient acheté Sa Majesté Bakala, les autorités de Douala, les fonctionnaires du mindcaf jusqu’au ministre Henri Eyebe Ayissi, qui prend des décisions et les annule au gré de ses humeurs. Les annulations et contre annulations des titres fonciers superposés sur les mêmes parcelles. Il est clair que ses actes administratifs suscités sont entachés de fraude ayant entraîné une fraude et d’excès de pouvoir.
Exaspérée par le rétropédalage du ministre des domaines, du cadastre et des affaires foncières, la famille Log Diheng a saisi le tribunal de Douala – Ndokotil à l’effet d’annuler les titres fonciers n°43111, 16653, 25464 et 25465 qui font l’objet d’une superposition sur le titre foncier n°34430/W ainsi que sur les morcellements et les mises en valeurs des acquéreurs de bonne foi.
A l’interprétation des documents présentés par les uns et les autres, le titre foncier qu’on pensait inattaquable et définitif ne fait plus foi.
Pélagie Mabamb