En vue de faire la promotion des titres publics de la République Centrafricaine (RCA), les spécialistes en valeur de trésor (SVT) et autres investisseurs de la sous-région se sont réunis le mardi 04 juillet 2023 à Douala sous la houlette de Mr Hervé Ndoba Ministre des finances et du budget de la République Centrafricaine.
Après l’approbation du programme économique et financier du gouvernement par le Conseil d’Administration du Fond Monétaire (FMI), la République centrafricaine est en constance augmentation des opérations autour des émissions des titres publics. Cependant, les efforts soutenus pour la sécurisation du Corridor commercial Douala-Bangui ont favorisé la reprise des activités économiques dans plusieurs secteurs d’activité au second semestre 2021.
Pour une population d’environ 5,4 millions d’habitants, sur une superficie de 623 000km², la République Centrafricaine est située au cœur du continent. Elle regorge un énorme potentiel économique, entre autre 15 millions d’hectares de terre cultivable, dont seulement 700 000 sont exploités annuellement, 16 millions d’hectares de pâturages sous-exploités, des ressources en eau évaluées à 144 milliards de m3/an, 836 milliards de m3/an de précipitation, les ressources en eau souterraine, des forêts denses, un ensemble géologique qui contient des substances minérales et des gisements pétroliers.
Ceci donne des perspectives prometteuses en 2023. Elles sont liées au déploiement de l’administration publique sur toute l’étendue du territoire et la mise en œuvre effective des politiques sectorielles. La diversification de l’économie sur les domaines agricoles et énergétiquement constitué. La croissance du PIB devrait être de 1,5% en 2022 et 3,5% en 2023. Le rebord de la croissance proviendrait de l’extension des gains de sécurités aux provinces, stimulant ainsi des cultures vivrières et la production forestière et minière.
Aussi, le gouvernement a entrepris une gamme de reformes en matière de création et de collecte des recettes qu’il entend mettre en œuvre pour accroitre le niveau des recettes publiques. Il s’agit de la budgétisation exhaustive des droits et frais administratifs et de leur intégration au Compte Unique du Trésor. Le taux de pressions fiscales devrait remonter autour de 8% du PIB, ce qui reste en deçà de la moyenne communautaire de 17%. Les dépenses prioritaires comme les salaires, les pensions, les biens et services, ainsi que les dépenses sécuritaires seront privilégiés.
La rencontre entre les SVT, investisseurs dans le cadre de l’intervention de la République Centrafricaine sur le marché des Valeurs du Trésor est en train de devenir une tradition. « C’est un exercice de communication que la RCA a entrepris auprès du réseau des investisseurs pour pouvoir donner des informations pertinentes et précises sur les différentes réformes que le pays a engagé au niveau du ministère des Finances et du budget de façon spécifique. Et de façon générale, donner l’information vraie, juste sur les différents agrégats qu’a le pays, surtout ce qui est fait au niveau des réformes et le début des résultats déjà enregistrés qu’il serait judicieux de consolider ». a renseigné le chef du département ministériel Hervé NDOBA.
« Nous nous apprêtons à amorcer une syndication domestique pour un montant de 25 milliards à peu près, montant indicatif pour l’heure. Nous sommes ravis d’avoir eu des échanges importants avec l’ensemble du réseau des SVT, et des des investisseurs, Nous avons bon espoir que cette syndication domestique va se passer dans de meilleures conditions et sera couronné de succès » dit-il à la presse.
Le ministre des finances centrafricain Hervé NDOBA a précisé « Le premier élément constitutif de la qualité de la signature d’un État, c’est l’absence de défaut de paiement. Nous l’avons dit nous répétons, depuis que la RCA a commencé ses interventions en 2011 sur le marché financier, elle n’a jamais connu de défaut de paiement. Qui plus est, nous sommes aidés dans cela par la banque centrale qui nous accompagne à travers un mécanisme qui consiste en l’application des débits d’office sur le compte du Trésor lorsque nous arrivons à échéance des titres publics auxquels ont souscrit les différents investisseurs ».
Le gouvernement centrafricain compte couvrir une partie de ses besoins de financement par l’émission de titre public sur le marché. Pour ce faire, une prévision pour les émissions des valeurs du trésor à hauteur de 80 milliards a été inscrite dans le projet de la loi de finances 2023, afin de combler les besoins de financement. Ces émissions porteront sur les BTA comme les OTA avec des maturités souhaitables de longue durée, ainsi que des taux et prix acceptables.
Rappelons que au cours du premier semestre de l’année 2023, le Trésor Public centrafricain a levé un montant de 42, 65 milliards de FCFA, donc 34,98 milliards en OTA et 7,67 milliards en BTA, soit un taux de réalisation de 53,3%. Le gap à mobiliser pour le second semestre est de 37,34 milliards de FCFA.
Le calendrier prévisionnel d’émission de titres publics, prévoit une mobilisation de 25 milliards pour la technique de syndication domestique.
Pélagie Mabamb